Prête moi ta plume

09 janvier 2022

Tom

Depuis plus de trente ans, je suis maître loyal. Pour rien au monde, je ne renoncerais à l’exercice de ce métier que je trouve absolument génial. Aujourd’hui, je vous emmène avec moi à Lyon pour applaudir les artistes. Je vous transporte sur la piste. Je ne vous décris pas tous les numéros mais seulement les meilleurs. Je les sélectionne avec soin, j’y mets tout mon cœur.

Se présente un jeune égyptien qui se met à tourner, tourner. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Dans le noir, je vois sa longue robe virevolter et scintiller. Cet homme fort talentueux me donne le tournis, je ne sais pas comment il fait. Son endurance force le respect1.

Une belle femme brésilienne lui succède, je suis carrément bluffé. Elle dresse quinze perroquets aras très colorés. Au-dessus des spectateurs, avec ses mots, elle leur demande de tournoyer. A ses côtés, sa petite tribu a également appris à jouer à la dînette et à se déplacer en trottinette. Cette professionnelle se creuse décidément beaucoup la tête !

Vient maintenant un couple d’allemands qui se changent en deux temps trois mouvements. Je ne vois qu’un rideau rouge sans comprendre ce qui se passe derrière, ce qui est vraiment frustrant. Je suis désolé, je ne peux pas vous en dire plus ni me positionner autrement2.

Pour sa part, le clown muet ne peut bien entendu pas parler. En revanche, grâce à lui, les plus petits ne cessent de rigoler. Après qu’il se soit retiré, d’étranges motards osent se présenter, pénétrer à l’intérieur de la roue de la mort. A l’endroit comme à l’envers, ils la parcourent encore et encore. Ils semblent galvanisés, montés sur ressorts.

Le final est assuré par une troupe de trapézistes volants que je juge époustouflants. J’ai peur pour eux mais lorsque le voltigeur réussit son salto avant, je m’en mets plein les yeux. Je n’ai mentionné aucun fauve traversant le cerceau enflammé. Vous le savez : depuis peu, ils nous faut les oublier3. Ce n’est pas grave : en une soirée, il est impossible de tout montrer !

Chers lecteurs, merci de m’avoir accordé un peu de votre temps. Je pense ne pas vous avoir retenus trop longtemps. Je l’ai fait pour la bonne cause, il vous en restera peut-être un petit quelque chose. Vous avez, j’ose l’espérer pu rêver un peu, vous évader. Vous avez vécu, je l’espère également, de belles émotions par procuration.

Ainsi s’achève la représentation de ce soir. Pendant de longues années, je compte bien continuer à sillonner les routes de France et de Navarre. Peut-être aurais-je l’immense plaisir de vous revoir ?

1Il s’agit d’un Derviche Tourneur. Ces artistes jouissent d’une grande popularité dans de très nombreux pays africains.

2Cette discipline spectaculaire est appelée quick change, l’adjectif anglais quick signifiant rapide.

3Depuis octobre 2021, une loi visant à lutter contre toute maltraitance animale interdit la présence d’animaux sauvages dans les cirques français.

 

Cirque


03 janvier 2022

Bonne Année 2022 !

Chers lecteurs,

 

Par le bias de ce court message, je veux non seulement vous présenter tous mes voeux pour l'année qui vient de s'ouvrir mais également vous remercier du fond du coeur pour votre fidélité.

 

Je fais le veu de voir ce blog s'alimenter pour longtemps encore, en préservant la santé de son admininstratrice et de chacun de ses visiteurs.

 

Je fais le voeu de partager avec vous de petits et grands moments de bonheur, des opnions, des coups de coeur ou de gueule, bien plus encore. Par procuration, je fais le voeu de vivre et partager avec vous de belles émotions, avant de vous rencontrer en chair et en os, un jour peut-être, dans mes rêves les plus fous....

 

Que chacun de vous prenne soin de lui et de ses proches ou voisins, reçoive joie et amour.

 

Que le grand méchant COVID nous laisse enfin tranquilles !

 

A bientôt

 

Marlène

 

arbre-des-voeux-2022

16 décembre 2021

Gabrielle

Inspiré du vécu d’Alexandra LANGE, retracé pour TF1 dans le téléfilm ‘’L’emprise’’ .

 

Tu es belle comme un ange et tu portes son nom. Croyez-moi, cette phrase en dit long. C’est avec ces quelques mots que David m’a draguée. Un soir de juillet, c’est ainsi qu’entre nous tout a commencé. Nous avions tout pour être heureux. Nous élevions quatre merveilleux enfants dans une grande et belle maison : qui dit mieux ?

Malgré cela, j’ai très souvent rêvé de le voir crever. Vous vous demandez sans doute pourquoi tant de haine, ce que je vais bien évidemment vous expliquer. Sur mes longs cheveux noirs bouclés, ce grand séducteur a flashé. Hélas, il ne s’est pas contenté de m’aimer. Il m’a manipulée.

Avec lui, je n’avais plus de vie sociale, plus aucune vie privée. Jour et nuit, j’étais à ses pieds, comme ensorcelée. Il ordonnait et je m’exécutais. Je ne bronchais jamais : au fond, c’était pour lui que mon cœur battait. Nous nous sommes peu à peu isolés. Je me suis éloignée de mes amis proches, j’ai coupé les ponts avec ma famille qu’il m’a poussée à renier.

Du soir au matin, j’étais critiquée, rabaissée. Il aimait me voir angoisser, me culpabiliser. Devant les petits, il prenait un malin plaisir à m’humilier. Son passe- temps principal consistait à me fliquer. Il saisissait la moindre occasion de me déstabiliser. Avant lui, jamais personne ne m’avait si mal parlé.

Il était affreusement jaloux, me réduisait à de la merde, me prenait pour sa bonniche, me traitait de pute ou de traînée. A plusieurs reprises, j’ai tenté de lui parler. C’est un profond mal être que j’ai voulu exprimer. Il ne m’a jamais écoutée ni entendue, n’a jamais changé.

Un beau jour, il s’est mis à boire, n’a plus jamais arrêté . Notre aînée avait six ans lorsqu’il a commencé à me frapper. Je ne voulais pas croire à la réalité d’un tel geste que tout était prétexte à excuser. Pour justifier les fréquentes traces de coups, je prétextais m’être cognée, avoir glissé sous la douche ou trébuché dans les escaliers.

Chaque jour que Dieu faisait, il me maltraitait. Vous n’imaginez pas les souffrances que j’endurais. Deux ou trois fois dans une même journée, d’une main de fer, il me giflait. Dans notre chambre, parfois, il me patinait. Il me tirait par les cheveux et contre le mur blanc de la salle de bain, ma tête se fracassait. Percluse de douleur, je pleurais, je hurlais.

C’est toutes les larmes de mon corps que je versais. Il m’a couverte de bleus, m’a cassé le tibia ou le péroné, peut être les deux. De temps à autres, pris de remords, il s’agenouillait et m’embrassait. Il m’offrait des tas de cadeaux qui malgré moi me ravissaient. Avec tous ces paquets, il espérait que je lui pardonnerais. Bien entendu, je ne l’ai jamais fait.

Toute cette violence, j’aurais pu vous l’épargner. A mon tour, sans le vouloir, je vous ai peut-être choqués. Si tel est le cas, j’en suis désolée. Je voulais simplement que vous sachiez. J’avais besoin de raconter, de partager. Chers lecteurs, j’espère que vous comprendrez.

A bout de forces, j’ai souvent cru pouvoir m’échapper. Je n’y suis jamais vraiment arrivée. Un soir, pour m’octroyer quelques heures de répit, j’ai osé dissoudre des somnifères dans son verre de vin, je l’ai drogué. Quelques jours plus tard, après avoir tenté de mettre fin à ses jours par pendaison, il a été interné. J’ai signé l’autorisation en espérant le revoir assagi, calmé. Ce fut tout le contraire : le soir de son évasion, il est rentré furieux et en état d’ébriété.

Suite à ses malheureuses retrouvailles, nous avons longuement discuté. Il a prétexté souffrir d’un cancer incurable pour être certain de me garder à ses côtés. J’ai tout naturellement paniqué. Je l’ai cru, me suis laissée embobiner. Cet énorme mensonge, je n’ai jamais pu le digérer.

Le 18 juin 2009, ma vie a basculé. David est mort mais son décès ne m’a en aucun cas libérée. Ce soir-là, dans notre cuisine, une énième dispute a dégénéré. Il a voulu porter le coup de grâce, j’ai saisi un couteau pour l’esquiver. Une seule fois, pour me défendre, j’ai frappé. J’ai visé sa gorge sans vraiment le réaliser. Moi, Gabrielle Latour, je l’ai tué…

 

Femme battue

23 octobre 2021

Maxence

 

Inspiré du film Médecin de campagne

 

Mon métier, je l’ai longtemps rêvé. Pour rien au monde, je ne voudrais en changer. Pour espérer l’exercer, j’ai tout donné. Je dirais même plus : j’ai vraiment bachoté. Je suis un gros bosseur, j’ai toujours été motivé mais croyez- moi, ce n’était pas gagné.

 

Depuis le premier jour, je suis installé là où personne ne veut aller, dans un patelin que je ne nommerai pas. Pour cause : je souhaite garder l’anonymat. Pour remplir ma mission, je cherche souvent des adresses que je ne trouve pas. C’est un peu pénible mais je le fais par choix.

 

Il y a 10 ans, devant témoins, j’ai prêté serment. J’ai juré de porter assistance à tous mes patients. Qu’ils soient riches ou pauvres, noirs ou blancs, je donne à chacun un peu de mon temps. Je prends soin de les écouter, de les conseiller. Vers un confrère spécialiste, je dois parfois les orienter.

 

Je refuse d’être comparé à un robot ou à une machine : je ne les ai jamais expédiés. J’ai le devoir de les informer, voire les alerter. Cela ne m’est pas agréable mais tous doivent être protégés. De ce fait, est-il toujours bon de leur dire toute la vérité ?

 

Je ne suis pas magicien, je ne prétends pas les sauver. En bon professionnel, je fais mon possible pour les soigner ou au moins les soulager. Je sais que je pourrais ne pas y arriver. A la loupe, chacun de leurs dossiers est examiné. Leurs pathologies sont parfois bien difficiles à traiter .

 

J’hésite fréquemment entre plusieurs possibilités, je peux tarder à trancher. Dois-je maintenir mes patients à domicile ou au contraire les faire hospitaliser ? S’ils souffrent trop, si tel est leur souhait, pourquoi pas les euthanasier ? Quoi qu’il en soit, je suis une tombe : leurs secrets sont bien gardés .

 

Mes journées sont la plupart du temps surchargées. Ma ligne téléphonique est souvent saturée. Pour gérer l’urgence, je suis toujours là. En pleine nuit, s’il le faut, je peux sortir de chez moi. Je reste tard au cabinet, je peux parfois dormir là. Un jour, la fatigue aura peut-être raison de moi mais… quand on aime, on ne compte pas !

 

Du matin au soir, j’enchaîne les consultations, il y en a pour tous les goûts. A force de venir me voir ou de me faire déplacer, certains patients me rendent fou. Ils se plaignent de petits bobos, ils en voient partout. Beaucoup me supplient pour avoir des antibiotiques : je ne peux pas toujours céder. Les antibiotiques ne sont pas automatiques, il ne faut pas en abuser.

 

S’ils pensent qu’ils vont y passer, j’ai beaucoup de mal à m’en débarrasser. Ils sont très angoissés ou recherchent simplement un brin de compagnie mais tous me racontent leurs vies. Je leur souris et je tends l’oreille même lorsque je n’en ai pas vraiment envie….

 

Je n’oublie pas non plus ceux qui ne souhaitent pas me rencontrer. Ces gens- là m’ont en horreur mais je promets de ne pas les manger. Je veux seulement les aider. Je suis un médecin dévoué mais aussi un père comblé.

Je le reconnais  mon épouse fait de gros efforts, bien plus que mon aînée de 16 ans qui n’est pas toujours simple à gérer. En effet, Tiphaine me reproche régulièrement de ne pas être là, de la fliquer. Je crains pour sa santé. C’est plus fort que moi : je ne peux pas m’empêcher de la couver. Pourriez- vous, s’il vous plaît tenter de me raisonner ?

 

En ce moment, plus que jamais, je dois rester mobilisé. Je le sais : ce satané virus sera un jour neutralisé1. Mes patients comptent sur moi, ils ont confiance en moi. Quoi que vous disiez, quoi que vous fassiez, je ne les abandonnerai pas !

Médecin

 

 

1Je fais allusion à la COVID 19 qui a plongé le monde entier au cœur d’une crise sanitaire sans égal dés janvier 2020. A l’heure où j’écris ces lignes, bien que la situation semble s’améliorer, le virus n’a pas cessé de circuler.

01 octobre 2021

Albert

A mes grands-parents

 

Albert et moi fêterons bientôt nos noces d’or. Je l’aime comme au premier jour, plus fort encore. Oui, je l’aime à en mourir. Pour ça, je dois le laisser partir. Au quotidien, le voir diminué me fait terriblement souffrir.

Je suis bouleversée. Il est transformé, torturé par son passé. Pour cause : il y a deux ans, le méchant Alzheimer1 a frappé. Cette fichue maladie l’a kidnappé, séquestré. Il vit dans un monde que je ne connais pas, un monde trop compliqué pour moi.

Ce monde là, il me faut prendre le temps de le visiter. Il me faut déverrouiller la grande porte qui nous sépare sans jamais la forcer. Je ne dois ni le brusquer, ni le contrarier. Rien ne sert de le ramener à la réalité : la situation pourrait très rapidement s’aggraver. Je ne veux pas m’incruster, j’ai simplement besoin de lui parler. Cela me coûte tant ses mots sont hachés.

Il est tantôt agacé, tantôt angoissé. Seul chez nous, il ne peut plus le rester. Sans surveillance, il pourrait fuguer ou se mettre en danger. Il s’emporte pour un oui, pour un non. Il me balance les pires injures de sa grande collection.

J’en prends plein la gueule mais je ne dis rien. Par amour, je tiens. Jusqu’à quand ? Je n’en sais rien. Il me signale la présence d’éléphants roses dans notre salon. Vous l’aurez compris : ce sont des hallucinations. Chaque jour qui passe, il rabâche les mêmes histoires.

Je vous dis la vérité, même si elle est difficile à croire. Il cumule les incohérences, ses propos n’auront bientôt plus aucun sens. Je ne lui en veux pas mais je tremble quand j’y pense.

Mon cher et tendre n’est plus le même, plus du tout. Il est très malade mais il n’est pas fou. Mes lèvres lui sourient mais mon cœur pleure. Auprès de lui, j’attends patiemment son heure. Chers lecteurs, vous ne partagez peut-être pas mon atroce douleur, sans doute ne pouvez- vous même pas l’imaginer. J’ose cependant espérer que vous me comprenez.

Au plus profond de moi, je souhaite que chacun d’entre vous garde la santé, que la recherche puisse vous épargner. Notre calvaire a assez duré. Je voudrais être soulagée, libérée. On dit que mon Albert rejoindra notre Seigneur pour l’éternité mais je ne crois pas à ces choses là.

Je crois plutôt que ce salaud a trouvé un prétexte pour l’arracher à moi. J’espère au moins que là- haut, il se rattrapera. J’espère qu’il le rassurera, qu’il le protégera. J’espère surtout qu’il me fera signe quand le jour viendra...

1En 2020, plus de 3 millions de français (malades et aidants) étaient concernées par cette maladie. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont recensés dans notre pays. Ces chiffres alarmants nous sont communiqués par l’association France Alzheimer

 

Homme


07 septembre 2021

Amaury

 

Dans l’eau, je me sens léger. Je me dépasse, je peux pleinement m’exprimer. Rien ne semble pouvoir m’arrêter. Comme diraient les jeunes, je peux tout déchirer. Je ne suis pas invincible mais je peux quasiment tout faire. Ce ne sont pas des paroles en l’air.

Sur Terre, je cumule les galères. Je ne peux ni courir ni sauter. Je ne peux que difficilement marcher. Dans un fauteuil roulant, j’ai bien failli rester cloué. Je ne vous dirai pas pourquoi, ce ne sont pas vos oignons. En revanche, si vous me le permettez, je vais vous détailler ma situation.

Certains jours, je ressemble à un vieux pépé. Mes batteries sont complètement déchargées. Pour cause : en guise de jambes, la nature m’a offert deux vieilles cannes usées. Résultat des courses : je me déplace sur la pointe des pieds, ne peux m’empêcher de boiter. Pour l’équilibre, je repasserai. Comme une crêpe, je peux rapidement m’étaler. Cependant, chers lecteurs, je vous interdis formellement de me manger !

Mes binocles, je ne peux pas m’en passer. Pour la vie, elles et moi sommes liés. Si elles me sont si précieuses, c’est parce que de loin, je ne peux presque rien distinguer. Je vous jure : même une toute jeune taupe semble mieux se débrouiller. Je n’ai vraiment pas été gâté !

Je suis très vite contrarié, voire obsédé. Dans ces cas là, je ne peux rien contrôler. Une bombe se loge dans ma tête, elle est prête à exploser. Sans prévenir, je me mets à pleurer, à hurler. Je dis des mots que je ne pense pas, des atrocités. Croyez moi : mieux vaut vous épargner plutôt que de préciser. Dans de tels moments, il n’y a qu’une chose à faire : laisser l’orage passer …

Allez, j’arrête de me lamenter. Je penche peut-être comme la tour de Pise mais j’ai conservé ma matière grise ! Certains passants me disent que je suis un éclopé, qu’il me manque une case. Ces gens là sont tous des nazes.

Pendant sept ans, j’ai étudié. Maintenant, je suis heureux de travailler . Comme tout un chacun, je me suis fait une place dans la société. Ce fut laborieux mais mes efforts ont payé. Je n’ai absolument rien à regretter.

Oui, j’ai morflé par le passé. Ma venue au monde est pourtant la meilleure chose qu’il me soit arrivé. Ma mère m’a donné la vie, je ne la remercierai jamais assez. Je me fiche royalement de ce que vous pensez. Je ne veux pas de votre pitié. Je suis un homme comme un autre et je suis fier de le montrer !

 

Handicapé

25 mai 2021

Le départ

A ma grand-mère

 

Ma chère enfant, je pars

C’est l’heure du grand départ

Je ne peux plus tenir

Mon corps me fait souffrir

 

Non, je n’ai pas le choix

Je ne t’oublierai pas

S’il te plait, ne pleure pas

Surtout, ne m’en veux pas

 

Ton père m’appelle au loin

Je dois lâcher ta main

Je dois aller là-haut

Il m’attend, il le faut

 

Tu penseras à moi

Je veillerai sur toi

Je guiderai tes pas

Je ne t’abandonne pas

 

Il est grand notre amour

Il durera toujours

Je reste ta maman

Rien ne change vraiment….

 

Ange

23 mai 2021

Morgane

Je souhaite aujourd’hui vous révéler le lourd secret que j’ai longtemps porté. Je suis ENFIN disposée à m’en débarrasser. Ce secret, avec 3 millions de français1, je dois malheureusement le partager. Pendant de longues années, j’ai dû ruser pour qu’il soit bien gardé. De peur d’être moquée, jugée ou peut-être même reniée, je n’ai jamais osé parler.

Derrière des tas d’excuses bidons, je n’ai cessé de me réfugier. Mes binocles, j’ai très souvent prétendu les avoir cassées ou simplement oubliées. Au fond de la classe, on m’a systématiquement reléguée. Mes camarades et professeurs m’ont humiliée et dénigrée.

Ils m’ont traitée d’abrutie, considérée comme une con finie. Tous ont fait de ma vie d’écolière un véritable enfer. Sur les hautes étagères de ma chambre à coucher, de très beaux livres étaient correctement alignés. Chaque soir, blottie sous ma couette, à la lueur de ma lampe électrique, j’ai compté les mots et lutté pour les déchiffrer.

J’ai tout fait pour y parvenir mais quelque chose en moi semblait bloqué. Le temps a passé, j’ai grandi et mûri sans pour autant être soulagée. Au quotidien, les choses se sont très nettement compliquées. Mes déplacements étaient très limités.

Les panneaux indicateurs ne m’étaient d’aucune utilité . Pour espérer conduire ou encore me ravitailler au supermarché, je ne compte plus les symboles, images et emballages que j’ai dû mémoriser. A de nombreuses reprises, ma pauvre petite tête a manqué d’exploser. Fidèle à moi-même , je me suis pourtant accrochée… Mon boss a gentiment accepté de m’embaucher mais ne s’est jamais gêné pour abuser de ma particularité.

Un beau matin d’été, j’ai voulu sortir de l’ombre pour exister. Pour cause : ma fille unique est née. J’ai décidé de mieux comprendre le monde dans lequel elle allait évoluer. Pour cette petite princesse, j’ai trouvé la force et le courage de changer. Pour lui offrir la vie rêvée, j’ai voulu tout tenter.

A la porte de mots et merveilles2, j’ai timidement frappé. Une équipe de bénévoles investis et surmotivés a accepté de m’aider. Tous m’ont énormément soutenue et encouragée. A leur contact, j’ai très vite progressé. Pour former des syllabes, voyelles et consonnes se sont associées.

Sur le papier, les mots se sont couchés, les phrases se sont enchaînées. Je me suis battue sans jamais rien lâcher. Je n’ai rien à regretter. Vous l’aurez compris : je suis une ancienne illettrée. Mon handicap invisible m’a longtemps torturée. Dans une grande prison intellectuelle, il m’a enfermée. Je l’ai finalement neutralisé. Pour toujours, je suis délivrée. Je suis fière de lire les livres que je compte bientôt dévorer. Je savoure le goût sucré de la liberté retrouvée...

1Sans doute revu à la baisse, ce chiffre nous est communiqué par l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme.

2Il s’agit d’une association de lutte contre illettrisme très fréquentée. Je me dois de la citer mais n’oublie pas de remercier l’ensemble des bénévoles qui œuvrent partout en France !

 

Livre Morgane

10 mars 2021

Hugo

 

Inspiré par Guillaume Musso

 

Pour vous, je travaille sans trêve. Je prends place devant mon écran d’ordinateur et j’écris. Sous l’effet du café noir, je sens le processus s’enclencher. Je suis lancé : rien ni personne ne semble pouvoir m’arrêter. Mes doigts courent sur le clavier.

 

Choisis avec le plus grand soin, mes mots expriment des tas d’idées. Toutes ces idées, je suis heureux de les partager. Je ne sais si elles sont bonnes ou mauvaises : vous seuls me le direz. Au fil des pages, sur différents sujets, mon point de vue est exposé.

 

Mes plus belles valeurs, je les défends sans hésiter. Je suis fidèle à mes convictions et le resterai. Des questions, je vous en pose des milliers. Vous y répondez si vous le souhaitez. Dans un cas ou dans l’autre, je n’ai rien à regretter.

 

En votre compagnie, je peux me défouler et parfois même me soulager. Sans vous, cette belle aventure n’aurait jamais commencé. Pour votre soutien sans faille, votre fidélité, je ne vous remercierai jamais assez.

 

Pour vous faire rêver, vous permettre de vous évader, je laisse libre cours à mon imagination. Mon cerveau est en ébullition. Je construis des personnages au gré de mon inspiration. Je dirais même plus : ces êtres de papier s’imposent à moi. Ils élisent domicile au plus profond de mon cœur, s’y invitent sans jamais me laisser le choix.Ils grandissent, évoluent malgré moi. Je les aime de toutes mes forces. Vous êtes mes racines ou mes alliés, ils sont ma sève et mon écorce.

 

Si vous me donnez le courage de monter au front, vous pouvez également me mettre sous pression. Je crains parfois de vous déplaire ou de causer votre déception. Malgré l’expérience, je pourrais ne pas parvenir à remplir ma mission.

 

Pour vous satisfaire, j’aimerais parfois disposer de délais plus longs. En effet, bien que je sois passionné, il m’est difficile de renoncer à totue distraction. De temps à autres, je dois m’aérer l’esprit et détourner mon attention. Pour rester efficace, je n’ai pas d’autre solution.

 

Les libraires et journalistes ne cessent de me solliciter. Du nord au sud de la France, ils souhaitent tous me rencontrer. Hélas, ces rendez- vous, je ne peux pas toujours les honorer.

A chacune de leurs questions, je dois répondre sans trop en dévoiler. Je lutte souvent pour ne pas aborder ma vie privée. Pour passer un moment à mes côtés sans trop patienter, ils sont capables de ruser. Vous aussi êtes dans ce cas, pas vrai ? Allez, avouez, je ne vais pas vous manger…..

 

Je vous l’ai dit : aucune équipe n’est plus soudée que celle formée par vous et moi. L’auteur que je suis sait tout ce qu’il vous doit. Pourtant, ce matin qui commence est bien particulier. Dans mon corps et mon esprit, quelque chose de très étrange semble se passer.

 

Je vous assure : cela ne me fait pas rire. D’un mal fort commun, je vous avoue souffrir. Comme tous les jours, il me faut commencer à écrire. Je vous ai fait une promesse, j’ai le devoir de la tenir.

 

Mes deux héros m’attendent, je dois les retrouver. Ensemble, nous devons avancer. A ce moment précis, notre rendez vous, je donnerais tout pour le reporter. Cette nuit, j’ai dormi comme un bébé. Cependant, je ne me sens pas reposé.

 

Sous mes yeux, de grosses valises pleines sont en train de rouler. Louise, mon épouse, peut en témoigner. Je suis exténué. Tous aux abris : ma tête va bientôt exploser.

 

Je m’y mets en traînant les pieds. Je suis un honnête homme : entre nous, je ne voudrais rien gâcher. J’ouvre le fameux document. Cela prend beaucoup, beaucoup de temps. Je place mon curseur en haut d’une nouvelle page. Je suis en nage.

 

Clignotant, ce chenapan prend un malin plaisir à me narguer. Au fil des secondes, je sens ma gorge se nouer. De haut en bas, une énorme boule semble la dévaler. Impuissant, je laisse l’angoisse monter. Ma pensée est totalement déstructurée.

 

Sous mes pieds, le sol paraît se dérober. Mes muscles sont comme paralysés. Les mots doux de ma moitié ne suffisent pas à m’apaiser. Je vous appelle à l’aide : l’un de vous peut il au moins me rassurer ?

 

J’aimerais bien mais ne peux point. Je réessaierai plus tard, on verra bien. Soyez tranquilles : vous tous n’y êtes pour rien. Je vais devoir m’éloigner un moment mais ne vous oublie pas. Pour ne pas perdre pied, je dois d’abord penser à moi. Je vous en prie : pardonnez moi...

 

écrivain

 

 

 

 

 

 

20 janvier 2021

Meilleurs Voeux

Chers lecteurs,

 

Je couche ces quelques mots sur le papier pour vous dire que je pense à vous en cette nouvelle année.

 

Malgré un contexte sanitaire tendu, je souhaite que cell-ci puisse vous apporter joie et sérénité. Avec du temps et de la volonté, je souhaite voir tous vos projets se concrétiser. 

 

Prenez soin de vous pour tâcher de garder la santé

 

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

Marlène

 

Image voeux Marina

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